Le pouvoir du HU en action

Une lumière douce filtrait à travers les rideaux, éclairant la chambre de Marie. C'était le matin. Assise dans son lit, elle écrivait rapidement dans son carnet. Des images encore fraîches se déroulaient dans sa tête, si vite. Elle les notait au fur et à mesure qu'elles apparaissaient, replongeant dans l'atmosphère de sa nuit...

« Des loups, partout, avec de grosses dents pointues. Des loups noirs, menaçants. Ils courent après moi, ils me veulent du mal. Ils hurlent et grognent. Je cours dans le rang où j'habitais quand j'étais enfant. Je monte une côte. Puis soudain, il neige, beaucoup. J'ai de plus en plus de mal à avancer et les loups approchent. J'ai peur. Ils vont me faire mal. Je vais mourir, vidée de mon sang après avoir été attaquée par eux. Ils arrivent, je les entends. J'essaie d'avancer, mais j'en suis incapable, il y a trop de neige. Les hurlements sont plus forts. Je me retourne. Une énorme bête aux yeux rouges se tient là, la gueule ouverte, puis saute vers moi, et... je me réveille. »

Marie soupira, profondément bouleversée. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait ce rêve. Et c'était plus fréquent ces derniers temps. Confuse, elle déposa son cahier sur sa table de nuit et s'installa pour sa contemplation matinale.

Depuis trois ans, Marie était membre d'ECKANKAR, la religion du Son et de la Lumière de Dieu, et elle pratiquait le chant du HU tous les matins. Pour elle, le HU était le plus beau cadeau que la vie lui avait offert. Il emplissait son coeur d'amour, de Son et de Lumière de Dieu, et l'aidait à maintenir un équilibre dans sa vie de tous les jours, alors qu'avant elle était constamment aux prises avec des crises d'angoisse et d'anxiété. Depuis qu'elle avait commencé à chanter le HU, elle faisait moins de crises et se sentait beaucoup mieux avec elle-même, plus calme, plus confiante. Le HU lui avait apporté une paix.

Marie ferma les yeux, étendit les jambes devant elle et posa ses mains sur ses cuisses, paumes vers le haut. Elle prit trois respirations profondes et fit la demande à son guide intérieur : « Quelle est la signification de ce rêve récurrent ? L'Esprit veut me dire quelque chose, mais quoi ? » Puis elle se mit à chanter le HU pendant vingt minutes, doucement et avec amour, certaines de recevoir un jour une réponse, quelle qu'elle soit. Puis à la fin de sa contemplation, elle se leva et vaqua à ses occupations quotidiennes.

Ce n'est que deux jours plus tard, en jouant dehors avec Samuel, son fils de huit ans, qu'elle comprit. Ils étaient dans la cour arrière, entourés de pommiers et de lilas en fleurs. Samuel sautait sur sa trampoline de plus en plus haut, et dans tous les sens. Marie eut peur.

— Fais attention ! cria-t-elle d'une voix aigüe. Saute moins haut, Sam. Tu vas te faire mal...

Une boule se logeait dans son ventre et sa respiration s'accélérait. Elle craignait le pire.

— Voyons maman, répliqua-t-il gaiment, je suis le champion dans les sauts ! Je ne me ferai pas mal !

La voix de son fils résonna en elle, comme un écho lointain, tentant de lui transmettre un message... Au même moment, une brise caressa son visage et le parfum des lilas s'engouffra dans ses narines. Reconnaissant le phénomène pour l'avoir déjà vécu, elle s'assit et laissa l'Esprit lui parler. Elle chanta deux ou trois HU intérieurement puis elle écouta. Le souvenir de son rêve lui revint. Les loups. Sa peur... Elle fit le lien. Elle comprit que les loups étaient simplement la manifestation de ses peurs, entre autres celle de voir son fils gravement blessé. D'où provenait cette peur ? Elle l'ignorait, mais savait maintenant que ce petit cascadeur né avait confiance en lui et qu'elle ne devrait pas projeter ses craintes sur lui. La prochaine fois qu'elle aurait peur, elle n'avait qu'à chanter deux ou trois HU et à s'en remettre à l'Esprit.

Elle remercia ensuite la Vie et le HU pour cette réalisation. Se libérer définitivement de ses peurs était sa quête. Et elle cheminait, petit pas à la fois, vers son but grâce au merveilleux pouvoir du HU.